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LA VIE CHEZ-NOUS


A toute la famille, amis(es) et sœurs de la congrégation NDPS n’ayant pu assister aux funérailles de sœur Suzanne Boutin, vu les circonstances actuelles, nous vous présentons la cérémonie qui a eu lieu le 10 juin dernier à la Chapelle de la Maison mère.


Biographie de Sœur Suzanne Boutin (Sr St-Paul-Apôtre) 1939-2021

Suzanne est née le 8 septembre 1939 au village de Saint-Elzéar de Beauce. Elle est l’aînée des six enfants de Joseph Boutin et Laurette Morin.  Son père était ferblantier, plombier et « ramancheur ». En 1950, la famille achète une terre à Saint-Bernard de Lotbinière et le père travaille fort pour subvenir aux besoins des siens. Adolescente, Suzanne est inscrite à l’école ménagère de Sainte-Germaine. C’est là qu’elle développe le goût pour la couture, le tricot et bien sûr, pour la cuisine. Le stage terminé, elle va travailler avec sa tante Simone à l’Hôpital Général de Québec auprès des malades.  Elle aime beaucoup ce travail où elle excelle. Cela n’a pas été connu dans la communauté.

À vingt ans, elle est convaincue qu’elle doit être davantage disponible à Dieu. Elle entre au noviciat des Sœurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours le 10 août 1959. À sa prise d’habit, elle reçoit le nom de sr St-Paul-Apôtre. Elle fait sa première profession en 1961 et son obédience l’envoie chez les enfants de la Colline Notre-Dame. Elle travaille ensuite à la couture à la Maison mère. Pendant plusieurs années, elle fera la cuisine aux compagnes enseignantes dans plusieurs paroisses.

Et voilà qu’en 1974, elle est choisie pour la mission d’Afrique, à Kanchari. Elle y reste onze ans. Elle revient à la communauté pour se reposer tout en faisant un peu de couture  et bénéficie d’une année de ressourcement à Montréal. Sr Suzanne a vraiment été séduite par l’Afrique qui a été pour elle une terre d’accueil. Elle retourne à Kan-chari sept autres années. Elle sera par après appelée, pendant cinq ans, à cuisiner  à la maison régionale  avant de revenir au Canada en repos. On la retrouve ensuite à Niamey pendant onze ans.  En tout, elle aura consacré trente-quatre ans en Afrique ! On dira d’elle qu’elle se donnait entièrement à son travail et qu’elle savait présenter à ses sœurs des repas équilibrés. L’ordre et la propreté de la cuisine étaient  un point important pour elle et elle y veillait quand on allait l’aider.

De compagnie agréable, Suzanne est une femme au cœur d’or qui aime faire plaisir en préparant de petites gâteries bien appréciées. Elle aime se cultiver et améliorer son vocabulaire. Le dictionnaire n’est jamais bien  loin. Avec l’âge, Suzanne souffre de ne pas pouvoir faire tout ce qu’elle assumait autrefois mais elle tient à faire encore tout ce qu’elle peut. Femme de prière, levée tôt, elle est un témoin de l’importance de la prière dans nos vies de consacrées.

Sa bonté, son amour pour chacune, son fort sentiment d’appartenance à la Congrégation étaient remarquables et manifestaient qu’elle était bien dans la communauté. Elle a donné au moins quarante-six ans de sa vie pour que ses sœurs soient bien nourries et puissent remplir allégrement leur tâche missionnaire au Québec comme en Afrique.

Merci, Suzanne, pour ton exemple d’obéissance dans les obédiences  qu’on t’a confiées. Cette année tu célébrais 60 ans de vie religieuse.  Tout ce temps, tu as été d’un précieux secours où tu es passée: on ne t’a  peut-être pas exprimé assez notre reconnaissance… Nous gardons de toi le souvenir d’une  femme consacrée vraie, heureuse et charitable. Tu as été simple, humble, discrète, dévouée.  Nous  pouvons dire que tu es une belle illustration de «Marthe et Marie », les amies de Jésus de l’Évangile : femme contemplative dans l’action.

Chère sœur Suzanne,

Tu as été une femme pleine d’énergie et accueillante. Plusieurs amis africains aimaient te saluer et, pourquoi pas, savourer en ta présence une bonne galette chaude sortant du four. Les jeunes sœurs postulantes et novices  en stage étaient aussi très bien accueillies. Tu te savais fragile et tu te laissais façonner dans un abandon confiant par l’Artiste divin, comme l’argile dans la main du potier. La parole de Dieu que tu préférais était : «Je peux tout en Celui qui me fortifie» en digne fille de ton patron, saint Paul . Tes dernières années n’ont pas été faciles à vivre  mais tu es restée une femme joyeuse. Tu n’as pas résisté quand ton Seigneur est venu te cueillir.

Nous ne t’oublions pas : nous prions pour toi et nous t’aimons.
Repose en paix.