HomeÉchos de chez-nous › LA VIE CHEZ-NOUS

LA VIE CHEZ-NOUS


Centième anniversaire du décès de J.-O. Brousseau

Décédé le 18 avril 1920, Joseph-Onésime Brousseau laissa derrière lui une œuvre spirituelle et matérielle incomparable.

Personnalité discrète, l’abbé Brousseau est un homme humble, entreprenant, réfléchi, prévoyant et dévoué à l’extrême. De prime abord, il n’a rien de remarquable, si ce n’est son audace, son courage, sa foi inébranlable en la Providence et sa soumission à la volonté de Dieu. Son charisme personnel tient dans ses aspirations visionnaires, sa sociabilité et sa proximité avec les gens, son zèle apostolique et sa détermination. Persévérant et entièrement donné à la cause agricole et au soin des âmes, il a le don de rassembler et de sensibiliser les gens d’un peu partout à travers la province.

Son projet pastoral est de réaliser un plan de colonisation dans ce coin de pays montagneux de Saint-Damien-de-Buckland où la production agricole n’offre guère de perspectives prometteuses. Pour lui, restaurer la vie rurale par l’amélioration des pratiques culturales et la mise sur pied de petites entreprises, concourt à l’avancement tout autant du royaume de Dieu que de la patrie. Il prêche par l’exemple. Il instaure une ferme modèle, il collabore à l’établissement d’un aqueduc, d’une beurrerie, d’un moulin à scie et il donne des conférences sur l’art agricole dans diverses régions du Québec.

Dans sa paroisse, nouvellement érigée en 1882, il construit église, chapelle, couvent, hospice pour loger des sœurs à venir, des orphelins, des malades et des vieillards de la région. Ses ambitions sont aussi grandes que les misères et la pauvreté du milieu. Mais ces institutions exigent de l’argent et du personnel. Comment s’occuper à la fois des pauvres vieillards et des orphelins en même temps que développer son projet agricole ? Il a besoin d’une communauté religieuse pour l’aider. Avec « une piastre », et l’appui d’un réseau de relations qui l’encourage, il rencontre Virginie Fournier, celle qui fondera avec lui la congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours en 1892.

Pour subvenir à ses œuvres, l’abbé Brousseau se fait pèlerin et mendiant des pauvres, à travers plusieurs diocèses du Québec, tout en étant assigné, par le cardinal Taschereau, comme prédicateur diocésain de l’œuvre des orphelinats agricoles à Saint-Damien. « Juif errant » de la bienfaisance, comme on se plaît à le nommer, il traîne une vie pitoyable, de porte en porte, à travers la rafale, dans la boue et les chemins raboteux.

L’œuvre matérielle du curé Brousseau est colossale ; son œuvre spirituelle le sera tout autant. On peut dire de lui, qu’il est un digne représentant des prêtres séculiers d’une époque, qui ont donné à l’Église des moyens pour annoncer l’Évangile et répondre aux besoins des pauvres soit, en contribuant à la fondation ou en fondant des communautés religieuses.

Dans ce bref itinéraire de vie et du charisme de J.-O. Brousseau, nous reconnaissons l’héritage spirituel qu’il laissera aux sœurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours : amour des pauvres, recherche et soumission à la volonté de Dieu, confiance en la Providence, union au Christ et don total de soi avec Jésus faisant en tout, la volonté du Père jusqu’à la croix par amour pour son peuple.