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LA VIE CHEZ-NOUS


Que dire du confinement ? 

Enfin on reconnaît comment les personnes âgées sont traitées en différents lieux. Pourtant ça fait plus de 20 ans que des gens le crient, mais les gouvernements qui se sont succédés n’ont pas écouté le cri des personnes âgées, handicapées et des travailleurs sur le terrain. Un petit virus bouleverse les choses et fait craquer le système… mais à quel coût humain et social. La tour de Babel structurelle des systèmes actuels, dont celui de la santé, démontre la lourdeur intenable des supers structures. Dans cet événement, ce qui me rend le plus triste, ce sont les personnes âgées, malades et handicapées qui paient le prix des administrations aveugles.  Par ailleurs…

Vive le confinement ! ! ! 

La Covid 19, bien que très dangereuse pour les plus âgés et les plus fragilisés dans leur santé a quand même ses bons côtés. Le monde est obligé de changer ! ! Même chose pour nous !

Ce qui a changé pour moi, entre autres, c’est la possibilité d’apprendre à fonctionner et à travailler autrement. Grâce aux moyens technologiques de Skype et de Zoom, j’ai pu participer au conseil d’administration où je suis; j’ai continué l’animation du Chapitre de fondation de la Famille Marie-Jeunesse, nous avons nos rencontres du comité de formation-vocation et tous les mercredis je fais le partage de la Parole avec une équipe de quinze à vingt personnes au centre de spiritualité Manrèse !

Quelle merveille que la technologie quand on apprend à s’en servir ! Moi qui n’aimais pas utiliser ces moyens, parce que je m’en croyais incapable, j’ai dû me dépasser et m’initier. Il n’y a pas d’âge pour apprendre ! Et c’est tellement agréable de se retrouver entre religieuses de la communauté, pour des réunions communautaires ou de régions et de pouvoir s’entraider en divers domaines sans avoir à voyager. Il me semble qu’il n’y a pas de distance !

Un autre bienfait du confinement a été pour moi, particulièrement durant le temps pascal, de vivre au ralenti et dans un silence bienfaisant. Nous avons eu des célébrations, non eucharistiques, dépouillées, priantes, intériorisantes et riches d’écoute silencieuse de l’Esprit. Pas de grosses fêtes, pas de visites, tout simplement des agapes fraternelles entre nous au monastère, en respectant la distanciation sociale… 5 par table de 10 sœurs ! ! Tous les matins, nous nous réunissons pour prier ensemble, encore une fois, dans une grande simplicité et intériorité.

Avec le confinement j’ai dû annuler des réunions, des sessions; et le chapitre provincial des Sœurs de l’Enfant-Jésus de Chauffailles, que je dois animer, a été retardé par trois fois… il est remis en juillet alors qu’il devait avoir lieu à la fin avril. Cela nous donne le temps de mieux préparer tous les dossiers du chapitre. Et du temps pour marcher ! Tous les jours, quand il fait beau, je fais 1 h.30 de marche avec deux Augustines. J’ai recommencé, avec beaucoup de précautions, à faire des commissions et autres occupations à l’extérieur. La première fois que j’ai repris la conduite de l’auto après deux mois, j’avais l’impression de ne plus savoir conduire ! ! J’ai constaté qu’avec le vieillissement… on ne reprend pas aussi vite les mêmes habitudes. C’est une expérience qui me fait mieux comprendre ce qui peut se passer à l’âge de plus en plus avancé !

Enfin, un grand cadeau du Seigneur avec le confinement, c’est le temps que j’ai pour continuer mon écrit sur l’intégration du charisme dans toutes les dimensions de notre vie de communauté. Je commencerai bientôt, mon septième et dernier chapitre sur la formation. Encore là, je suis très choyée, d’avoir une équipe de religieuses de la communauté qui, depuis le premier chapitre, me lisent, m’apportent leurs commentaires, questions et critiques. Les discussions que nous avons ensemble sont des plus riches. Je suis très reconnaissante de cette collaboration de mes sœurs. C’est essentiel pour ce travail qui en est un pour la congrégation. À la fin, ce sera un écrit congrégationnel.

Voilà comment se partage mon temps. Je ne chôme pas et je remercie le ciel de ce que je vis.

Gaétane