LA VIE CHEZ-NOUS

Terminer l’année 2017 sur le continent africain, c’est ce qu’ont réalisé notre supérieure générale, S. Madeleine Fillion et S. Monique Chabot, économe générale.

Sous les ailes d’Air France, elles touchent le sol de Niamey en fin d’après-midi du 2 décembre alors que le soleil darde encore ses chauds rayons.

Un accueil des plus chaleureux leur est réservé par la communauté NDPS à laquelle se sont joints S. Irène Gosselin, supérieure régionale, et M. l’Abbé Félix Lankoandé, ami bien connu de tous.

Nos voyageuses se sont donné comme objectif de visiter les huit communautés locales de la région d’Afrique pour y rencontrer les sœurs dans leur milieu de vie respectif, saisir davantage leurs réalités quotidiennes à travers leurs préoccupations, leurs engagements et leurs défis. La supérieure générale a comme priorité de rencontrer personnellement chacune des sœurs lors de cette visite.

Ainsi après quelques jours à Niamey où elles ont pris connaissance des lieux d’activités des sœurs et où il fut agréable de partager un repas à la table de Mgr Laurent Lompo, évêque du lieu, elles ont franchi  la frontière Niger/ Burkina pour retrouver nos sœurs de Kantchari. Là, tout comme la coutume le veut, l’eau blanche, Zoom Koom, est servie pour signifier la joie, l’affection et la dignité des visiteurs. Ce rituel symbolique sera vécu dans chacune des communautés locales avec beaucoup de délicatesse et de respect.

De Kantchari, les sœurs Madeleine, Monique et Irène prennent la route avec un car du réseau public STM, en passant par Fada N’Gourma pour entrer à la maison régionale à Ouagadougou au beau milieu de l’après-midi. Les multiples arrêts pour vérification des papiers d’identité en lien avec la sécurité, la mauvaise route et les nombreux kilomètres à franchir ont contribué au « se sentir bien chez-soi » à l’arrivée. Un succulent repas, une bonne douche et un peu de repos, voilà tout ce qu’il fallait pour retrouver nos énergies.

Nous sommes maintenant dimanche le 10 décembre. Les APS sont dans nos murs pour une célébration eucharistique où les membres renouvellent leur engagement en présence de S. Madeleine Fillion. Leur joie est grande. En après-midi, les associés partagent leur vécu, leurs projets, leurs questions avec la supérieure générale dans une rencontre très cordiale et sympathique.

Les trois prochaines journées seront consacrées aux communautés de Sâaba ( 3).  S. Madeleine poursuit les rencontres individuelles alors que S. Monique s’intéresse particulièrement au travail de chacune des économes profitant du temps pour apprécier leur comptabilité et leur apporter de précieux conseils.

Jeudi, 14 décembre, à bord de la 4X4 de la maison régionale, avec Antoine au volant, nous nous dirigeons vers Manni où nous accueillent quatre sœurs et une postulante en stage travaillant principalement en pastorale paroissiale et en éducation. Nous participons à la messe dominicale du samedi soir en français, nous donnant ainsi la possibilité de nous rendre à Dargo pour le dîner chez les sœurs de cette paroisse presque voisine appartenant au diocèse de Kaya.

Les SS. Julienne, Germaine et Nadège sont heureuses de nous accueillir et surtout d’offrir à chacune des visiteuses une chambre dans la nouvelle maison qui, en début 2018, deviendra la « maison des sœurs ». Il nous faut mentionner que depuis l’ouverture de la mission de Dargo en octobre 2015, les sœurs habitent deux logements normalement affectés aux enseignants de l’école primaire. Les rencontres des sœurs et quelques visites des lieux sont toujours à l’ordre du jour.

Si ce n’était de la liturgie de l’Avent, nous aurions peine à réaliser que Noël est presqu’à notre porte. Dans ces milieux ruraux, éloignés des grandes villes, la commercialisation des artifices du temps des Fêtes est beaucoup moins présente. Cependant, le mystère de Noël rejoint nos cœurs à sa façon.

Le retour à la maison régionale se réalise le 20 décembre et c’est là que nos visiteuses vivront la fête de Noël dans un contexte tout à fait inhabituel pour elles.

Tout en poursuivant fidèlement le but de leur séjour, nos sœurs acceptent l’invitation pour quelques sorties dans la capitale burkinabè dont une visite à l’archevêque de Ouagadougou, le Cardinal Philippe Ouédraogo et une prise de connaissance des lieux de la Présidence du Faso où une brève rencontre avec le Président Rock Marc Christian Kaboré nous est accordée.

Nous voilà au 24 décembre. La messe du dimanche matin nous amène au Séminaire St-Jean Baptiste situé dans le voisinage de la maison régionale, lieu même où dans quelques heures, sous un beau ciel étoilé, nous chanterons avec la grande foule des fidèles chrétiens « Il est né le divin Enfant ». C’est Noël, jour de joie, jour de fête !  La journée se passe dans la convivialité.

Le décompte des jours nous oriente vers ce qu’il nous reste de primordial à assurer : une visite du terrain de Ziniaré, une journée de conseil régional en présence de nos visiteuses et pour clore le séjour, une journée de rassemblement avec toutes les sœurs de la région.

Cette dernière journée de rencontre se veut particulièrement significative pour chacune. Elle débute par une eucharistie présidée par l’Abbé Patrice Kaboré, curé de Sâaba, à laquelle nous avons joint la bénédiction de la maison « Providence » ainsi que des dernières classes récemment construites à la maternelle Ste-Anne. Belle occasion d’attirer les bénédictions divines, n’est-ce pas ?

Et la journée continue avec la supérieure générale qui s’adresse à toutes de la région en apportant des encouragements, des éclairages, des commentaires, touchant la vie consacrée, la mission, en mettant en évidence nos couleurs NDPS avec notre charisme, nos valeurs, notre vie communautaire, nos choix futurs. Ce fut bon à entendre et à laisser pénétrer en nos cœurs. Il en fut de même pour les propos tenus par S. Monique en après-midi en tout ce qui rejoint la comptabilité tant locale que régionale.

Une soirée tout à fait particulière nous est offerte. Chaque communauté locale nous présente un fait vécu en lien avec le projet de vie de l’année : « Tiens ta bougie allumée, sois témoin d’amour… ». Des théâtres, des chants, des danses agrémentés de créativité nous donnent de constater tous ces gestes, ces attitudes, ces paroles où chacune devient à son tour témoin de compassion dans son milieu. Les émotions se mêlent aux rires mais au plus profond de nous-mêmes, c’est le charisme bien vivant qui nous rejoint. Comment ne pas vivre l’action de grâce ?

Ensuite, alors que la nuit est tombée, prennent place la reconnaissance et les mots d’au revoir. Nos visiteuses s’envoleront demain.
Bon vol et merci sincère pour votre présence chez-nous !

Irène Gosselin, ndps
Janvier 2018