HomeÉchos de chez-nous › LA VIE CHEZ-NOUS

LA VIE CHEZ-NOUS


A toute la famille, amis(es) et sœurs de la congrégation NDPS n’ayant pu assister aux funérailles de sœur Pierrette Bélanger, vu les circonstances actuelles, nous vous présentons la cérémonie qui a eu lieu le 18 novembre dernier à la Chapelle de la Maison mère.


Autobiographie de Sr Pierrette Bélanger (S Ste-Irène)

Je suis née à Saint-Adalbert de l’Islet, au rang 4, le 25 août 1934. Je suis la cinquième d’une famille de onze enfants. À ma naissance, ma mère, Blanche Gauvin, avait 25 ans et mon père, Gérard Bélanger, en avait 27. Je fus baptisée le lendemain. Mon enfance fut simple, remplie d’amour, de paix et de joie. Maman chantait souvent en travaillant. J’ai eu le bonheur de vivre avec mes grands-parents maternels, sans conflit de générations. J’aimais beaucoup l’école même si je n’étais pas une première de classe. Ma force était dans les examens écrits. J’ai toujours été une personne gênée.

Dès ma première communion, j’ai senti l’appel du Seigneur à me donner à Lui en devenant religieuse pour aller dans les missions lointaines, si possible. La prière avait une place très importante dans ma vie. J’ai toujours eu une grande dévotion pour l’Eucharistie et envers la sainte Vierge. Je faisais des neuvaines de messes pour obtenir des faveurs spéciales et je crois que j’ai toujours été exaucée dans mes demandes, à la manière de Dieu, bien entendu! J’avais confiance en nos fondateurs, particulièrement en mère Fondatrice que j’invoque tous les jours.

En septembre 1950, après un cours  d’enseignement ménager d’été à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, j’ai commencé un cours d’orientation avec l’abbé Joseph-Henri Gariépy. Sur ses conseils, j’ai demandé mon entrée au noviciat et je suis entrée le 15 août 1952. À mes vœux perpétuels, j’ai vécu un heureux moment : Madeleine, ma petite sœur adoptée par mes parents et dont je me suis beaucoup ennuyée, a fait sa première communion.

J’ai vécu mes trois premières années de profession à Saint-Alban de Portneuf. C’est là que j’ai appris à chanter les psaumes en français pour la première fois. Le curé Larochelle avait fait installer un haut-parleur dans le clocher de l’église. Après les classes, il faisait jouer des disques et par la suite nous pouvions montrer les chants à nos élèves.

En 1959, Mère St-Omer, supérieure générale, me nomma missionnaire à Dogondoutchi, en Afrique. Malheureusement, après avoir reçu les résultats d’une radiographie pulmonaire, j’apprenais que je ne pourrais réaliser ce grand rêve qui m’habitera toujours…Je suis donc retournée au Camp Valcartier pour enseigner.

L’année 1965 fut déterminante pour moi : le 13 octobre, j’étais opérée à cœur ouvert. À travers cet événement, ma confiance en mère Fondatrice a considérablement augmentée. La vie a repris et c’était merveilleux. Mes prières et sacrifices furent offerts pour le succès du Concile Vatican ll.

En août 1979, mes parents sont venus à Saint-Tite-des-Caps pour fêter mon jubilé d’argent. Recevoir la bénédiction de la main de mon père avant la cérémonie fut un témoignage très touchant pour moi.  Je me sentais aimée et respectée. J’ai accompagné mes parents pour visiter la parenté à Longueuil, Saint-Jérôme et Vaudreuil. Ce fut la dernière visite de famille pour mon père qui décéda en mars  1980.

La vie religieuse me fascine et j’aime passer de bons moments à prier seule dans ma chambre ou à la chapelle en plus des prières communautaires. La nuit me laisse toujours de bons moments de veille pour rencontrer le Seigneur qui m’habite et me conduit.

On me nomme à Rivière-Ouelle puis à Sainte-Félicité où ma mère vient passer les mois d’hiver avec nous. Ensuite, je continue avec les personnes âgées à l’Accueil Notre-Dame, à Saint-Damien. Un autre défi se présente : vivre deux années à  la Chrysalide à La Sarre en Abitibi auprès de personnes lourdement handicapées avec lesquelles je ne me sentais  pas d’affinité. Nommée à la Maison St-Bernard, je deviens femme de toutes les besognes. En complément à ma mission apostolique, je connais une belle expérience de six ans en paroisse, à Pointe-aux-Outardes, sur la Côte Nord.

Je suis acceptée à l’année doctrinale  à Montréal l’année précédant le centenaire de la communauté.

J’aime Marie et « j’irai la voir un jour… au ciel… »

Chère Pierrette,

Ce jour pour voir Marie, tu l’as eu puisque, comme tu l’as dit dans une dernière conversation : «Je vais rejoindre ma famille céleste, ici, je serai présente autrement». Tu nous resteras présente et nous nous souviendrons de toi comme femme simple et généreuse. Toi qui connaissais tous les secrets de l’art du tricot et des  lavettes, avec quel souci et quelle patience tu as su transmettre ton savoir. Tu as semé l’amour, la paix sur ton passage : le Seigneur l’a vu comme nous et son accueil a dû être chaleureux et paternel ! Le mauvais temps est passé! Prends part à la lumière et la paix du Ressuscité pour un bonheur éternel.

Merci pour tout ce que tu as été et pour le bien que tu as accompli. Repose en paix.