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VIRGINIE FOURNIER 1918-2018

Virginie, femme de désir, passionnée de la volonté de Dieu.

Se ressouvenir de la foi profonde de notre fondatrice et du travail constant de Dieu en sa vie, nous amène à communier à un amour particulièrement ouvert à la Volonté de Dieu. Dès son jeune âge, le Seigneur l’a choisie, mise à part, préparant son instrument dans l’ombre et la maladie.

Virginie discerne les appels de Dieu. Est-ce la volonté de Dieu de n’appartenir qu’à Dieu dans la vie religieuse, dans des voies inédites et mystérieuses ? Elle garde dans son cœur ce qui a formé la trame de sa vie et elle saisira qu’il n’y a qu’un seul désir : ne désirer que Dieu. Son désir, c’est la soif de l’âme manifestée par cette recherche constante de la volonté de Dieu. Sans cette soif, nos cœurs sont asséchés et endurcis. « La seule chose qui intéresse Dieu dans nos vies, ce sont nos désirs ». (Varillon) Virginie creuse son désir et il se réalisera après 25 ans d’attente, d’espoir déçu. La volonté de Dieu et la sienne tentent de s’harmoniser. Entendre l’appel devient en quelque sorte une descente au fond d’elle-même pour creuser le désir qui s’y trouve.

Quelle expérience spirituelle a pu vivre Virginie Fournier pour être amenée à devenir religieuse et fondatrice ? Son long cheminement spirituel et l’évolution de son désir ont créé en elle le sens profond de la vie religieuse, la soif d’appartenir à Dieu, d’être avec Lui.

Une main invisible l’a conduite pour « faire l’œuvre de Dieu ». « Il fallait agir. Dieu l’avait décidé de toute éternité. » Sa vie a été burinée par la recherche passionnée de la volonté de Dieu. « Que sa sainte volonté soit faite; voilà ma devise quotidienne dans tout ce qui m’arrive; c’est là mon seul appui. » « Je me soumets avec allégresse à sa sainte et adorable Volonté, d’ailleurs, je lui appartiens, puisque je me suis donnée à Lui sans partage, à la vie et à la mort ». N’est-ce pas son désir qui se creuse. Saint Augustin ne dit-il pas que le désir, c’est la soif de Dieu !

Maintes fois au cours de sa vie, Virginie s’en remet au Dieu de la Vie. Le champ de ses désirs est immense, mais avoir « soif de Dieu », c’est une chose étrange et merveilleuse mais c’est aussi un manque, une souffrance. Seigneur, tout mon désir est devant toi. (Antienne du Ps 37) Comme un cerf altéré cherche l’eau vive, ainsi mon âme te cherche toi, mon Dieu. (Ps 41)

 En femme d’expérience, elle écrit à sa sœur Edwige : « La Divine Providence ne conduit rien qu’à bonne fin, et plus la chose que l’on désire semble éloignée et digne d’être désirée, plus le bonheur de la posséder devient grand. » 

 En ce centième anniversaire du décès de Virginie Fournier, notre fondatrice, puisons à cette Source inlassablement jaillissante d’eau vive qui a irriguée toute sa vie. Ainsi en est-il du Père Brousseau, notre fondateur. Dans leur j’ai soif, nous pouvons entendre la voix de tous les pauvres. Avec eux, soyons des femmes de désirs, des femmes assoiffées de la volonté de Dieu.

 Viens boire à la fontaine de mon Cœur

 « Je viens réveiller ta soif et je te donne mon eau.
Au fond de ton cœur,
sous les broussailles et les cailloux,
est cachée, emprisonnée par ton péché,
une source.
Je viens la délivrer.
Toi qui as soif de l’eau que je te donnerai,
viens boire à ma fontaine…
Oh ! toi qui as soif, viens…
et tu verras sourdre en toi une source…
Viens, n’aie pas peur. » (adaptation Henri Caldelari)

Cécile Corriveau, ndps