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LA VIE CHEZ-NOUS


A toute la famille, amis(es) et sœurs de la congrégation NDPS n’ayant pu assister aux funérailles de sœur Anita Roy, vu les circonstances actuelles, nous vous présentons la cérémonie qui a eu lieu le 18 février dernier à la Chapelle de la Maison mère.


Autobiographie de Sœur Anita Roy (Sr Marie-Viateur)

Je suis née dans une famille de sept enfants le 27 avril 1933. J’ai été baptisée le même jour et j’ai reçu les noms de Marie, Rachel, Anita. Mon père, Viateur Roy, était coiffeur et pauvre. Ma mère, Aurore Francoeur a su administrer les biens pour que la famille survive. J’ai fréquenté le couvent de Sainte-Claire jusqu’à ma neuvième année. Pendant six ans, j’ai accompli le travail de ménagère à la maison afin d’aider ma mère. L’année avant d’entrer au couvent, j’ai travaillé deux mois aux États-Unis afin de prêter main-forte à une cousine enceinte de son troisième enfant.

Rien de spécial dans mon histoire sinon que j’ai suivi le cours à l’École Ménagère de Sainte-Germaine. Un jour, lors de la visite d’un prêtre chez nous, il me posa cette question : « Et toi, quand vas-tu suivre ta sœur ? » Cela m’a fait réfléchir… À l’été 1953, je quittais ma famille pour le couvent. Le noviciat a été assez pénible à cause d’une toux qui persistait, ce qui m’a valu une prolongation de six mois.

Après mes premiers vœux, j’ai eu la joie de travailler auprès des vieillards à l’hospice Saint-Bernard au Lac Vert. Joie de courte durée car à l’automne, je fus lancée dans l’enseignement sans sentir aucun attrait pour cette besogne…Enfin !

Après vingt ans, j’ai la satisfaction de travailler de nouveau auprès des malades. Au moins, j’ai vécu quatorze ans de ma vie à faire un peu ce qui me comblait. « Je peux tout en Celui qui me fortifie ». Cette parole m’a aidée à vivre les difficultés de toutes sortes. Avec Jésus, la vie a un sens pour moi et à date, je ne crains pas le passage de la mort à la vraie Vie.

Notes brèves remises en mars 1998.

En vue de se qualifier pour l’enseignement, soeur Anita a fait son brevet C au Collège de Sant-Damien en 1961. Elle s’est révélée brillante dans ses études. Une compagne de noviciat avec qui elle a vécu plusieurs années ne tarit pas d’éloges au sujet de sœur Anita. Elle témoigne : « J’ai accueilli à Honfleur une femme joyeuse, attentive aux autres, dévouée et généreuse, sensible et pacifique. La vie n’est pas compliquée avec elle et elle sait s’organiser de façon à en retirer de bons fruits. J’apprécie son être branché sur la Source. Femme responsable, on sait que ce qui lui était confié était fait et bien fait. »

Sœur Anita, qui n’a jamais désiré vivre dans un presbytère, en sortait pour prier son chapelet sur le stationnement tout en marchant à une vitesse vertigineuse !  Elle pratiquait presque la modestie religieuse de nos premières années de noviciat avec un grand sérieux à tel point que les gens disaient : « Est-ce qu’elle est gênée ? »

Une chute sur la glace occasionne un départ vers l’hôpital : une épaule et un poignet brisés. Après les soins requis, c’est la Maison mère qui l’accueille pour sa convalescence. Émerveillée par les délicatesses des marguillers venus la visiter, sœur Anita  retourne à Honfleur où elle est maintenant à l’aise avec les gens. Sœur Anita est une femme pieuse qui aime vivre pleinement sa vie spirituelle et communautaire. Elle travaillera à Honfleur de l’an 2000 jusqu’en 2013.

De retour à la Maison mère, elle a la responsabilité du bureau de poste où elle se dévoue jusqu’à la limite de ses forces en janvier 2021. Épuisée, elle est déménagée à l’infirmerie. Le 8, elle dit qu’elle ne se sent pas bien ; elle prend un léger dîner, va à la récitation du chapelet, puis s’étend sur son lit : c’est ainsi qu’une préposée la trouve, c’est la fin…

Sœur Anita,

Tu es passée parmi nous en faisant le bien : effacée, souriante, soucieuse de bien servir. Tes dernières semaines ont été éprouvantes parce que tes forces t’abandonnaient mais tu voulais encore faire ce dont tu étais capable. Comme il a été dit précédemment, tu étais une femme agréable à fréquenter et une religieuse authentique.

Tu espérais partir pour la grande Rencontre. Tu as été exaucée. Ton départ rapide a été une grande surprise pour tout le monde ! Tu vas nous manquer mais nous sommes heureuses que ton désir se soit réalisé si vite.

Jouis du repos éternel que tu désirais. Nous t’aimons ; prie pour nous et pour les tiens.