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LA VIE CHEZ-NOUS


À toute la famille, amis(es) et sœurs de la congrégation NDPS n’ayant pu assister aux funérailles de sœur Marie-Laure Corriveau, nous vous présentons la cérémonie qui a eu lieu le 23 novembre dernier à la Chapelle de la Maison mère.


Autobiographie de Sœur Marie-Laure Corriveau (Sr St-Vallier)

 Je suis née à Saint-Vallier de Bellechasse le 20 juin 1935. Je suis la huitième d’une famille de seize enfants. Dans cette famille de cultivateurs où régnait l’amour, c’était toujours une joie d’accueillir un nouveau bébé, peu importe le sexe. C’était la vie ! Enfants, nous aimions nous faire bercer par notre père pendant qu’il chantait ou nous racontait des histoires. Maman était affectueuse, bonne et dévouée. J’ai eu une enfance heureuse dans une famille où la foi était très importante.

En 1945, mes parents m’envoient comme pensionnaire pour étudier au  couvent Jésus-Marie, à Saint-Michel. Durant cette année-là, j’étais tout le temps malade, atteinte de diphtérie. En septembre 1953, je suis les cours d’enseignement ménager à Sainte-Germaine. Suite à une correspondance d’orientation avec l’abbé J.-Henri Gariépy, je réponds à l’appel du Christ en rejoignant les sœurs de Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours le 15 février 1954.

J’étais si heureuse de me donner au Seigneur ! Il m’a fallu tout de même au franchir toutes les étapes pour arriver  au don total lors de mes premiers vœux le 15 février 1956. De 1956 à 1966, j’occupe différents postes. Certaines années furent difficiles mais Dieu est bon pour moi. Il est toujours là à mes côtés.

J’irai en Afrique de 1966 à 1973, de 1989 à 1999  puis, de 2001 à 2011. Ma première mission m’a conduite à Niamey, au Niger. On me confie des tâches de couturière et de catéchète. Était-ce cela être missionnaire ? Un prédicateur me fait comprendre que notre devoir consiste à témoigner de notre foi, que notre être doit parler plus fort que nos paroles. J’ai aussi été économe.  Je dois revenir au Québec pour refaire ma santé.

De retour à Saint-Damien, je travaille au Collège pendant treize ans avec la responsabilité d’économe. Souvent, j’ai senti la présence de Dieu avec nous et en moi. En 1989, une surprise m’attendait : on m’attribue un poste au Burkina Faso, à Saaba, en économat. J’ai aussi la responsabilité des employés et des terrains, j’accueille les visiteurs et seconde la maîtresse des novices à l’occasion. En 1992, je deviens responsable des aspirantes à la vie religieuse. Comme je parle peu le mooré, il est difficile d’aller dans les concessions et de participer aux fêtes qu’ils organisent. Ayant besoin de repos, je reviens à Saint-Damien en 1999 et j’en profite pour me ressourcer.

Je retourne au Burkina Faso en 2001. La maison régionale sera mon port d’attache avec des tâches semblables à celles de Saaba. Nous sommes cinq canadiennes et trois burkinabé. C’est une année remplie de joie et de surprises agréables avec une vie communautaire belle et réjouissante.  J’hérite du poste de supérieure : je n’ai jamais convoité cette responsabilité …Je l’accepte en me confiant au Seigneur : c’est dans ma faiblesse que Dieu déploie sa force.

Comme j’ai toujours accordé  beaucoup d’importance aux relations humaines, les portes de la maison étaient ouvertes aux prêtres, aux séminaristes, aux laïcs, aux pauvres… J’ai donné mais j’ai aussi beaucoup reçu grâce à la confiance que les gens mettaient en nous. Vingt-sept ans en Afrique ! Ce furent les plus belles années de ma vie.

2011 me ramène à Saint-Damien où je suis sacristine, chauffeur dans les environs et je rends des services communautaires. Depuis 2014, ma santé va en faiblissant. Je suis reçue à l’infirmerie avec, parfois, des ennuis sérieux jusqu’à devoir réapprendre à parler. Pour terminer, je remets ma vie entre les mains de Dieu et je chante mon Magnificat en action de grâces pour ce que j’ai vécu de beau durant ma vie.


Chère Marie-Laure,

Nous faisons le sacrifice de ne plus te revoir toi qui es partie pour le Pavillon des Mille Fleurs le 13 septembre dernier. Pendant tes derniers mois, tu disais souvent: «Venez, Venez», ainsi que : «Oui. Oui. Oui… » Ce 9 novembre, ce fut au tour du Seigneur de te dire : «Viens, ma bien-aimée, ma toute belle ! Viens auprès de moi ! » Nous ne doutons pas que tu as répondu:« Oui ! Oui ! Viens Seigneur toi que j’ai désiré depuis si longtemps.»

Jouis du bonheur qui t’est offert dans l’amour de ton Seigneur et des tiens qui t’accueillent dans la joie!
Nous prions pour toi. Repose en paix