RACONTEZ-NOUS
Notre histoire, avec les Sœurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours, remonte à 1931. À ce moment-là, mon père, M. Arthur Aubin, après avoir travaillé aux États-Unis, dans l’industrie de l’automobile de 1920 à 1928, revint au Canada en 1929. Il est embauché à la Maison Saint-Bernard en 1930 comme homme à tout faire. Fils de cultivateur, il connaît bien les exigences du travail de la ferme.
Un an plus tard, il est nommé responsable de l’entretien général. Sur la ferme comme dans les travaux saisonniers, il est là pour la coupe du bois, le remplacement des chevaux pour le transport, ferrer les chevaux, voir à la forge, la fabrication des équipements, la ferblanterie, etc. À l’image des religieuses, «femmes de toutes les besognes», on peut dire, qu’à sa façon, il a été un homme de tous les métiers.
Autodidacte, mon père étudie par lui-même pour obtenir ses diplômes dans différents métiers, notamment en électricité et en plomberie. Avec ses compétences de maître-électricien, plombier, installation de chauffage, mécanicien de machines fixes et ses connaissances en menuiserie, les autorités de la congrégation ont vite fait de lui confier la direction des travaux d’entretiens et de constructions. Par la suie il devient contremaître du personnel masculin.
Père de famille de quatre enfants, notre famille habita la maison nouvellement construite par les religieuses jusqu’à 1966. Mon père demeura au service de la congrégation jusqu’à sa retraite, en 1968.
Pour ma part, j’ai grandi sur la ferme du Lac Vert, j’ai suivi mon père et les ouvriers dans leur travail. Je m’intéressais à tout ce qu’ils faisaient… plus qu’à l’étude. Comme nous étions loin des écoles, une religieuse nous faisait l’école à la maison et le printemps, elle nous amenait au chalet des sœurs pour faire l’enseignement. Mais quand venait le temps de réciter mes leçons devant sœur Marie de la Paix, il faut dire que je manquais d’intérêt.
Après avoir fait mes études et obtenu mes diplômes, je vins aider mon père dans ses nombreuses tâches. C’était en 1952. Comme lui, j’étais habile autant en plomberie, électricité que dans la soudure mécanique et l’opération de bulldozers. Puis en 1956, la congrégation me demande d’aller prêter main forte pour les installations électrique des Pavillons des jeunes en construction. Ayant des études en électricité, j’exerce le métier de plombier-électricien, aux Pavillons puis à l’usine de la Maison mère.
La communauté était en constante évolution. Je commençai alors la fabuleuse aventure des constructions de la congrégation : 6 pavillons des jeunes de la Colline, le Collège de Saint-Damien, le pavillon d’administration, la Fraternité, l’Ermitage et l’Aile H de la Maison mère. Avec cela, s’ajoute d’importantes rénovations : systèmes mécaniques de la Maison mère, la chapelle et le remplacement des systèmes d’égouts.
J’ai eu la chance de travailler avec sœur Lucille Toussignant, économe générale. Elle me faisait confiance. Au cours du temps, elle me confia de plus en plus de responsabilités. Notre relation de travail était franche et transparente. On discutait jusqu’à temps de trouver ensemble les meilleures solutions.
En 1966, je devins gérant aux services d’immobilisations. À ce moment-là, la communauté emploie plus de 54 employés masculins pour répondre aux besoins des maisons de Saint-Damien et d’ailleurs. Les employés travaillent dans plusieurs corps de métiers: chaufferie, mécanique, ferblanterie, menuiserie, ébénisterie, électricité, plomberie, fermes, construction. Nous formions une belle équipe de travail.
J’ai aussi participé à différentes négociations dont les conventions collectives et j’ai eu à voir à leur application. Enfin, J’ai pris ma retraite en 1999 après 47 ans d’engagement au service de la congrégation. En tout, père et fils nous avons donné 85 ans de travail à la communauté.
Le travail accompli et la confiance reçue des autorités religieuses demeureront à jamais gravés dans ma mémoire…
Julien Aubin