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LA VIE CHEZ-NOUS


A toute la famille, amis(es) et sœurs de la congrégation NDPS n’ayant pu assister aux funérailles de sœur Gemma Simard, nous vous présentons la cérémonie qui a eu lieu le 13 septembre dernier à la Chapelle de la Maison mère.


Biographie de sr Gemma Simard (Sr Ste-Corinne)

Née à Château-Richer le premier septembre 1919 de Joseph Simard et Corinne Larouche, Gemma est la 6e d’une famille de dix enfants.  Déjà dans son enfance, elle développe une ferveur religieuse. Même s’il lui faut marcher un mille, elle se rend à la messe tous les matins en répondant à l’invitation des sœurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours très estimées dans le milieu. Le désir de la vie religieuse dans cette congrégation s’est éveillé en elle entre 10 et 12 ans.

Au moment où sa famille émigrait en Abitibi vers 1936-1937, elle décide de rester pensionnaire à l’école du Sacré-Cœur, à Saint-Damien, pour poursuivre ses études. Après quatre mois, elle entre au postulat pour vivre son rêve. C’est à cette époque, en 1938, qu’elle fait un stage de trois mois à Saint-Agapit pour aider à la cuisine. Après un an et demi de formation au noviciat, elle est nommée à Sainte-Justine, puis à Sainte-Germaine, à l’externat de Saint-Damien, à l’orphelinat des garçons, à Sainte-Émilie et autres postes. Les nominations se succèdent presqu’à chaque année selon la coutume du temps. Elle rend de nombreux services, mettant toutes ses compétences dans l’enseignement ou la direction des écoles.

Ce n’est qu’en 1966 qu’enfin, elle réalise son plus grand rêve: aller vivre en République Dominicaine. C’est là qu’elle a vraiment l’impression de donner le meilleur d’elle-même dans de multiples activités: l’enseignement, la comptabilité, commissionnaire et chauffeure, visite des malades et des gens dans les « campos » à cheval ou en jeep selon les possibilités et les nécessités du milieu.

Ce qui lui tient bien à cœur, c’est de répondre à leurs besoins et de les aider à avoir une vie meilleure. En République Dominicaine, sœur Gemma a toujours été aimée des sœurs et des personnes avec lesquelles elle a travaillé ou qu’elle a côtoyées. Elle n’a jamais demandé une alimentation spéciale, elle s’est adaptée à ce qui était servi.

Son souci des plus pauvres était si grand que, lorsqu’elle venait au Québec pour son congé, elle cherchait des parrains pour payer les études de plusieurs élèves chaque année, et cela, jusqu’à la fin de leurs cours.  Les gens sont très reconnaissants de son grand cœur.

Sœur Gemma et son petit camion étaient très connus de la police puisque souvent, elle enfreignait la loi, spécialement pour le stationnement, de sorte que sa voiture a été remorquée à plusieurs reprises. Si elle arrivait au moment où l’on s’emparait de son véhicule, elle réussissait à convaincre la police de ne pas le faire… Si le remorquage était déjà fait, elle ne payait pas l’amende.

Le retour définitif à Saint-Damien en 2011 fut particulièrement pénible pour sr Gemma. Ce fut sans doute la plus grande épreuve de sa vie.  Elle espérait toujours, malgré tout, retourner en République Dominicaine où elle aurait pu, selon elle, être encore utile en continuant à rendre de petits services.

Elle avait même demandé son passeport en cachette, préparé sa valise pour être prête à partir en tout temps.  Même qu’en 2016, lors du dernier Chapitre général, elle s’est offerte pour repartir avec sr Ramona. Mais sa santé ne lui permettait plus de faire un tel voyage. À partir du moment où elle constate avec tristesse l’impossibilité de retourner en République Dominicaine, elle remplit ses désirs par la prière pour sa famille avec qui elle aime communiquer et aussi pour tous les gens de son pays d’adoption, la République, de même que pour les employés de la communauté.

Sa véritable mission est devenue prière et offrande ici à Saint-Damien et elle la continuera sûrement au ciel durant toute l’éternité.


Chère sœur Gemma,

Nous rendons grâce à Dieu pour ta  longue vie de 102 ans ! Tu as été longtemps vêtue de blanc, ton costume de missionnaire. L’espagnol n’avait plus de secret pour toi : tu l’as parlé pendant 47 ans ! Ta famille est venue fêter tes cent ans et tu étais encore en forme !    Dans le corridor du 4e étage, avec ton joli bonnet et tes bas rayés, c’était plaisant de te voir, de te parler un peu ! Mais voilà que le 14 août, ta santé s’étant détériorée depuis quelques jours, tu reçois le sacrement des malades en toute lucidité. Tu as été une compagne agréable et nous nous souviendrons longtemps de toi. Repose en paix dans la maison du Père. Sois comblée de son amour et de sa joie pour l’éternité.