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LA VIE CHEZ-NOUS


16 septembre 1848 : anniversaire de Virginie Fournier

Il y a 173 ans, naissait notre mère fondatrice. La vie et l’œuvre de Virginie Fournier, (mère Saint-Bernard) sont toujours source d’inspiration, d’émerveillement et d’espérance. Fondatrice des sœurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours, cette humble femme de chez-nous a connu un parcours hors du commun. Laissez-nous vous raconter…

Elle est née à Lauzon, le 16 septembre 1848, où elle a vécu son enfance, sa jeunesse et a fait ses études chez les sœurs de Jésus-Marie. Pour répondre à son grand désir de se consacrer au Seigneur, elle a fait des tentatives de vie religieuse dans deux communautés et n’a pu continuer faute de santé.

Elle a ensuite suivi sa famille à Fall River aux USA, dans le temps de l’exode massif des canadiens-français pour y trouver du travail : elle y est restée une vingtaine d’années. En plus d`être gagne-pain pour la famille, elle enseignait aux adultes, faisait de la pastorale, (ce qui était original pour le temps) de la catéchèse et aidait les immigrants canadiens-français à remplir des formulaires ou écrire des lettres en anglais, puisqu’elle était bilingue. Ce dernier aspect sera un atout plus tard pour répondre aux Irlandais de la région.

En 1892, Virginie arrivait ici, à la demande du Père Brousseau, pour fonder la communauté qui aura pour mission de « donner un secours aux pauvres malheureux abandonnés ». Elle y vivra plus d’un ¼ de siècle. Ce n’est pas peu dire si l’on compare avec d’autres fondatrices qui survivaient moins d’une dizaine d’années à leur fondation. Elle aura donc marqué profondément toute une génération.

Mère saint Bernard n’était pas une femme de grands discours; elle a surtout prêché par son exemple où elle a déployé ses multiples talents. Elle était enseignante, infirmière auprès des personnes âgées, éducatrice des orphelins, supérieure de sa communauté, maitresse des novices, économe, secrétaire, etc… Elle ne reculait devant aucune tâche, on la voyait aussi à la cuisine, à la buanderie, au jardin. C’était la femme à tout faire! Elle pouvait bien encourager ses sœurs à être des femmes de toutes les besognes!

Dans sa jeunesse, elle avait reçu une formation de botaniste chez les sœurs Jésus-Marie, ce qui lui servira pour soigner avec des plantes médicinales toute la grande famille et les malades qui se présentaient au couvent. Quelques jours après son arrivée à saint Damien, elle ouvrait déjà une école dans une grange-étable où elle-même a enseigné avec une compagne.

Virginie, en plus d`être l’âme de la communauté naissante, accueillait au parloir, les gens de Saint Damien et des alentours pour les écouter lui raconter leurs problèmes, pour soigner une blessure; elle allait dans les familles visiter les malades, accompagner des mourants, etc…

Quand arrivait la neuvaine Sainte-Anne, elle et sa communauté, suppléaient au Père Brousseau souvent parti quêter dans les paroisses; elles animaient les prières pour les centaines de pèlerins qui arrivaient d’un peu partout.

On voit dans les annales de la communauté que Mère St-Bernard avec ses sœurs, en plus de quêter, avaient le don d’organiser des bazars avec des bienfaiteurs pour subvenir aux besoins de la grande maisonnée.

Aussi, elle aimait orner les autels de la communauté et de l’église du village pour y mettre des fleurs, de la beauté. Elle était une femme joyeuse et affectionnait tout particulièrement les fêtes. Tout était motif de fêter. Au milieu de rien et avec des riens, elle organisait en un rien de temps des moments récréatifs pour les orphelins, les personnes âgées, les novices et ses sœurs.

En ce jour anniversaire, c’est pour nous un devoir de mémoire que de sortir de l’ombre cette haute figure qui se voulait pourtant très discrète. « Si nous nous taisons, ce sont les pierres qui crieront! » Nous rendons hommage à celle qui a marqué de son empreinte plusieurs générations et qui donnait à ses sœurs comme testament « restons petites mes sœurs, effaçons-nous »!

Extrait du texte de sœur Rose-Anne Rousseau, lors de l’inauguration du Parc Virginie Fournier (27 août 2017)

Fall River

Famille de Virginie