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LA VIE CHEZ-NOUS


A toute la famille, amis(es) et sœurs de la congrégation NDPS n’ayant pu assister aux funérailles de sœur Marie-Jeanne Bouffard, vu les circonstances actuelles, nous vous présentons son autobiographie ainsi que quelques photos de la cérémonie du 29 décembre dernier.


Autobiographie de sr Marie-Jeanne Bouffard (Sœur Marie-Assunta)

Fille aînée de Liguori Bouffard et de Éva Bissonnette, j’ai grandi avec un frère et une sœur puisque deux garçons sont décédés à leur naissance. Née le 15 novembre 1921, j’ai reçu le baptême dès le lendemain. Je fus entourée de soins car j’étais faible à ma naissance. Ma mère m’a appris à prier très jeune et j’en éprouvais une grande joie.

Ma grand-mère paternelle, qui demeurait chez nous, me faisait demander à Jésus de devenir religieuse… À ma première communion, j’ai senti cet appel. J’ai aidé maman à la cuisine, à la couture et à l’entretien de la maison. J’ai aussi travaillé sur la ferme pour les récoltes et au jardin.

Pensionnaire durant deux ans au couvent de ma paroisse, à Saint-Isidore, je trouve merveilleux de pouvoir satisfaire ma piété par la messe quotidienne et par une vie orientée vers les valeurs spirituelles.  Je pense sérieusement à ma vocation et les Sœurs du Bon-Pasteur m’y encouragent. Mais où le Seigneur m’attend-il ?

J’hésite à prendre une décision. Un goût de perfection me rend exigeante dans mes choix et ma santé instable m’oblige à remettre à plus tard mon désir de vie religieuse. Je continue de prier en me disant que l’heure de Dieu n’est pas arrivée. Après avoir suivi le cours d’orientation de l’abbé Joseph-Henri Gariépy, je choisis d’entrer dans la congrégation des Sœurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours car la simplicité et l’accueil des sœurs m’ont frappée.

Entrée le 15 août 1951, j’ai goûté une paix profonde qui dure encore. Quel bonheur de se savoir dans la main de Dieu en s’efforçant d’accomplir sa Volonté ! Je n’ai pas connu de grandes difficultés dans la vie religieuse car je m’adapte assez facilement. La grande simplicité et le manque de confort ne me dérangent pas.

Je trouve mes plus grandes joies à me sentir là où Dieu me veut. Les rencontres fraternelles m’aident à affermir ma personnalité et partager idées et talents, c’est un bonheur. Mes deux dévotions particulières vont à la Vierge du Perpétuel Secours et à l’Esprit Saint à qui je me confie entièrement. Ce sont mes guides tout au long du jour. La parole de Dieu la plus importante pour moi est : « Je suis la servante du Seigneur, qu’il me soit fait selon votre parole ».

Ma première obédience fut à l’École ménagère de Sainte-Germaine où j’ai enseigné l’artisanat pendant vingt ans. Ma deuxième obédience me conduit à la Maison généralice où j’ai assumé des services communautaires durant onze ans. En 1984, je suis nommée sacristine à la Maison mère. Et la vie continue.

À 94 ans, je me retrouve à l’infirmerie après un infarctus. Les forces diminuent et le Seigneur me fait signe que l’heure de la rencontre est de plus en plus proche. La mort, c’est le passage, la rencontre avec notre Créateur, notre Père et notre Rédempteur qui nous ouvre ses bras avec amour, qui nous pardonne et nous assure un bonheur sans fin. Je m’abandonne à Lui dans la confiance.

Chère sœur Marie-Jeanne,
Tu as été une religieuse charmante, délicate, de compagnie agréable. L’actualité t’intéressait et tu en causais facilement. Et que dire de ton travail de sacristine à la Maison mère ! Les mille bouquets que tu as faits en allant cueillir les fleurs, les nombreux arrangements que tu  as créés, même avec des fleurs des champs disent ton âme d’artiste. Les plantes naturelles n’ont jamais souffert de la soif avec toi et tu les visitais quotidiennement. Même malade, on te voyait les surveiller. Les vêtements de la sacristie étaient bien entretenus et tu en cousais au besoin.

On te voyait rarement à ne rien faire : tu en as crocheté des tapis de toutes grandeurs en utilisant de façon harmonieuse les vieux bas de nylon. Peut-être espérais-tu voir cent ans… Le Seigneur te rappelle maintenant à Lui.

Va en paix! Tu resteras dans nos mémoires et notre affection.
Nous prions pour toi. Ne nous oublie pas.