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MISSION HUMANITAIRE

Un rêve réalisé !

Le désir d’aller faire de l’aide humanitaire germait en moi depuis mon enfance. Mon souhait s’est réalisé en 2011, où j’ai vécu, pendant six mois, une expérience missionnaire inoubliable au Burkina Faso.

Je me souviens lorsque ma tante venait chez ma grand-mère; elle nous montrait les photos des enfants qu’elle parrainait. J’avais beaucoup d’intérêt. Elle m’avait donné pour Noël, une poupée noire que j’ai gardée précieusement. Lorsque je pensais « mission humanitaire », je me voyais dans un autre pays, dans un monde nouveau, pour apporter mon aide.

Enfin, ce jour arriva. Après avoir fait une formation missionnaire avec les sœurs NDPS en 2010, le temps était venu de me préparer pour mon séjour de six mois à Ouagadougou. C’était en octobre 2011. Bien assise dans l’avion, on survolait le Burkina Faso. Regardant à travers le hublot, j’étais émerveillée de voir la beauté de cette terre africaine. Du sable à perte de vue, des étroits cours d’eau et quelques arbres dispersés par-ci, par-là, qui venaient dessiner comme le système nerveux du corps humain sur le sol. Je sentais déjà cette chaleur qui traversait les parois de l’avion, me demandant qu’est-ce que j’allais faire là-bas.

Descendue à l’aéroport de Ouagadougou, j’avais hâte d’aller à la rencontre des sœurs de la communauté. La température marquait 38 degrés. L’aventure commençait. Sur la route goudronnée qui menait à la maison régionale, la circulation allait de tous les côtés et de façon pèle mêle : des autos, des bicyclettes, des charrettes, des piétons, des ânes. Wow ! Aussi, j’étais impressionnée de voir les femmes bien vêtues, bien coiffées, bourse sur l’épaule et qui conduisaient leur moto en souliers à talons hauts. Et je remarquais des gens qui portaient un masque couvrant leur bouche et leur nez pour se protéger de la poussière et des odeurs…

Le temps de l’adaptation à la vie communautaire des sœurs s’est bien passé. Je n’étais pas trop dépaysée car je travaille pour la congrégation. Il y avait sur les murs les mêmes photos qu’à la Maison-Mère de Saint-Damien : les fondateurs Joseph-Onésime Brousseau et Virginie Fournier, la supérieure générale et l’icône de Notre-Dame du perpétuel secours. Je me sentais un peu comme chez moi. Femme de toutes les besognes comme la mère fondatrice, je suis allée où on avait besoin de moi.

Après avoir débuté ma mission à Ouagadougou, au Centre féminin, je suis allée à Manni. Avec sœur Marguerite Parkouda, j’ai participé à la préparation de la fête de Noël des enfants et à la Journée internationale de la femme du 08 mars 2012. Puis je suis partie pour Kantchari pour aider sœur Anne durant la convalescence de sœur Éveline. Il faut dire que le trajet entre les deux villages prend plusieurs heures. C’est une expérience !

Ensuite, de retour à Ouaga, j’ai repris le travail au Centre féminin Virginie-Fournier avec sœur Marguerite Nana, responsable du centre. Cette dernière me demandait d’être professeure et de donner des cours de cuisine et de formation humaine.  Quel défi ! et quelle confiance de sa part !

Diplômée en cuisine, j’ai donc laissé aller mon inspiration pour le choix de recettes québécoises et pour la préparation des cours. Il a fallu apprendre à travailler avec les matériaux, les produits et les accessoires disponibles sur place. J’ai aussi pris en considération que certains foyers n’avaient pas l’électricité et que les gens doivent cuisiner sur un feu de bois. Les filles étaient intéressées à préparer et à déguster de nouveaux plats. Et moi de même, je m’initiais à la cuisine africaine.

La spécialité du centre féminin est la couture. J’avais 28 élèves reparties en 3 classes de niveaux différents. J’ai d’abord assisté aux cours de couture comme étudiante et j’ai fait l’apprentissage du tracé. Cela m’a permis de pouvoir apporter mon aide à la classe de 1e année. J’ai bien vite découvert ma passion pour la couture. J’étais fière de moi et contente des confections que j’avais réalisées.

Pour ce qui est de la formation humaine, j’avais un but bien précis. Je désirais que les étudiantes aient une bonne estime d’elles-mêmes, qu’elles augmentent leur confiance et qu’elles apprennent à s’aimer. Alors, j’ai fait des recherches et leur ai parlé aussi de mes expériences personnelles. Je les considérais comme mes filles.

Je me suis sentie proche de ces jeunes femmes et des religieuses. Nous avons appris à nous connaître et nous avons développé des liens d’amitié. Aujourd’hui, quand les sœurs africaines sont de passage à Saint-Damien, elles viennent prendre le repas à la maison et c’est la joie de partager les beaux souvenirs vécus ensemble.

Tout au long de cette expérience, je m’étais donné comme mission de les accepter comme elles étaient, sans vouloir les changer et tout simplement les aimer. J’étais venue pour aider et les gens m’ont accueillie en amie. Ils faisaient même un détour pour venir me saluer. Je me suis sentie privilégiée et profondément touchée par leur accueil, leur respect, leur considération, leur appréciation et leur amour. Un cadeau du ciel me fut accordé avant mon départ. J’avais une étudiante qui était enceinte. Elle devait accoucher en juin. Je trouvais dommage de ne pas pouvoir voir le bébé d’Adeline avant de partir. Mais, elle accoucha d’un garçon, le 13 avril 2012. J’ai donc eu le bonheur et la chance de prendre son fils Maxell dans mes bras avant de revenir au Québec.

Et la fin de l’aventure approchait… Les professeurs et les élèves me préparèrent une fête de départ. Je me sentais triste et nostalgique de me séparer des gens que j’avais rencontrés et côtoyés. À un moment donné, sœur Delphine Bingbouré et moi, pleurions ensemble. Tout à coup, le ciel s’est couvert et il s’est mis à pleuvoir en abondance. Alors tout le Burkina pleurait avec nous, la peine de mon départ. Mais comme on dit en Afrique,  lorsqu’il pleut ce sont des grâces qui tombent sur nous. Mon expérience en Afrique est, pour moi, un souvenir inoubliable qui restera gravé dans mon cœur à tout jamais.

Dans l’avion, de retour pour le Québec, le temps était venu de boucler la ceinture de sécurité. Je regardais par le hublot en direction de l’aéroport et, au moment de décoller, la larme à l’œil, je me disais : « On se reverra un jour… »

Myriam Roy,

Stagiaire du 26 octobre 2011 au 20 avril 2012

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