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De belles années passées à l’Institut familial des sœurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours !
J’ai débuté mon cours à l’automne 1963 pour terminer en juin 1966. La formation du cours d’Institut familial était donnée sur une période de 4 ans. Avant de commencer l’année scolaire, il nous fallait passer trois semaines durant l’été à l’institut familial afin que les religieuses évaluent nos connaissances et apprentissages. Cette formation intense commençait avec la 11e année scientifique. Sœur Georgette Lessard (sœur Jean-le-Précurseur) était notre enseignante titulaire. La diversité des cours nous ouvrait sur des horizons variés : psychologie, pédagogie, spiritualité, mathématiques, français, littérature, chimie alimentaire et histoire. À cela s’ajoutait une formation pratique en couture et en art culinaire et ce, à tous les jours sous la direction et supervision de religieuses spécialistes dans chaque discipline.
En 3e année, avec sœur Louisa Guillemette (sœur Marie-Gemma), puis avec sœur Gisèle Aubin (sœur Joseph-Ernest) en 4e année, nous apprenions la confection de robes et de manteaux, puis la layette de bébé et un tailleur haute couture. Un stage de puériculture était prévu au cours duquel nous recevions des enseignements de premiers soins et de nutrition. Nous avions également la responsabilité d’un bébé de 4 à 9 mois pour une période d’une dizaine de jours.
Des cours spécialisés d’art culinaire nous étaient donnés par sœur Raymonde Cassidy (sœur Gabriel de l’Incarnation). Et que dire de l’apprentissage de chef de famille où, pendant une semaine, nous devions préparer les repas pour un groupe de six filles dans notre « petit foyer » ! Organisation et tenue du budget, gestion des repas et menus, entretien de notre cuisine et pour terminer la semaine, la préparation d’un repas de cérémonie. C’était grandiose ! Un repas cinq services et la table dressée comme dans un grand hôtel, sous la supervision de sœur Raymonde Cassidy. Pour l’occasion, nous invitions nos parents ou notre amoureux et une amie.
La dimension culturelle était très présente : cours de danses folkloriques, chant, théâtre, bienséance et personnalité. Deux fois par mois, le dimanche soir, nous exécutions ce que nous avions appris. Une finissante faisait office de maître de cérémonie pour l’occasion. Sœur St-Barnabé (sœur Germaine Labrecque), entourée de toutes les religieuses dont souvent deux invitées de la Maison-Mère, nous accueillait au salon.
Notre soirée de finissantes, quel souvenir ! Nous entrions à la chapelle de la Maison mère par l’allée centrale avec le costume confectionné dans nos cours de couture. Nos parents nous y attendaient avec la supérieure. Les voix magnifiques de sœurs Jeanine Ferland et Thérèse Arseneault remplissaient la chapelle avec le Panis Angelicus et l’Ave maria. Comment ne pas se rappeler cette cérémonie qui clôturait notre parcours académique.
Que nous réservait l’avenir avec le cours d’Institut familial ? Cet enseignement nous ouvrait les portes à une vie professionnelle de notre choix. Parmi nous, quelques-unes sont devenues enseignantes en économie familiale dans les polyvalentes. Certaines ont travaillé dans les hôpitaux comme techniciennes en nutrition ou comme éducatrices au Pavillon des jeunes, dirigé par les Sœurs NDPS. D’autres, comme moi, ont poursuivi leurs études à l’École Normale et terminé leur Brevet A, pour enseigner.
Les religieuses ne nous ont pas seulement donné une formation de grande qualité, elles nous ont inculqué des valeurs qui continuent de guider notre vie. Nous avons été privilégiées d’être avec ces femmes remarquables et talentueuses. Elles ont su trouver la clé de notre personnalité afin de développer nos talents. En 2017, j’ai eu la chance de rencontrer une professionnelle en nutrition de l’Université Laval. En discutant nous avons fait ressortir le parallèle et le lien qui existent entre ces deux formations.
Je garde un précieux souvenir de ces années et j’en suis reconnaissante aux sœurs de Notre-Dame du Perpétuel Secours.
Nicole Fortin