
VIRGINIE FOURNIER 1918-2018
La cérémonie de la fondation
Au prône, à la messe dominicale le curé Brousseau, fait une annonce inusitée :
Cet après-midi, ici-même dans notre église, il y aura une cérémonie qui marquera la fondation d’une nouvelle congrégation religieuse sous le vocable de Notre-Dame du Perpétuel Secours.
À quatorze heures, ce dimanche-là, un silence ému envahit l’assistance. La foule est nombreuse à l’église, mais Virginie n’a personne des siens…
Les quatre élues s’avancent vers l’autel où le fondateur, le curé Brousseau, les attend.
Puis vient le moment solennel où devant une image de Notre-Dame du Perpétuel Secours (Cette image a été laissée par des pèlerins de Saint-Paul de Montminy, venus en pèlerinage quelques années plus tôt) Virginie fait la lecture de l’acte de consécration au nom des quatre nouvelles religieuses.
Puis le Père Brousseau confère à ses filles spirituelles un nom nouveau. Désormais…
Virginie Fournier, vous vous appellerez sœur Saint-Bernard
Olivine Métivier, vous vous appellerez sœur Saint-François-Xavier
Aurélie Mercier, vous vous appellerez sœur Saint-Benoit
Marie-Louise Labbé, vous vous appellerez sœur Sainte-Thérèse de Jésus
Le soir même, sœur Saint-Bernard, qui devient la supérieure du groupe, ouvre les annales de la nouvelle congrégation par cet écrit :
Dimanche 28 août 1892 Deus Providebit ! Tel est le cri de foi et de filial abandon qui s’échappe de l’âme de l’humble congrégation de Notre-Dame du Perpétuel Secours, au sortir du sein maternel de la divine Providence. Ce sentiment qui est comme sa première respiration, elle le garde pour sa devise propre, désirant par ce moyen, inculquer à tous ses membres l’esprit de foi et de confiance et d’amour…
Le haut du presbytère servira temporairement de berceau à la communauté naissante, en attendant que « l’hôpital » soit prêt à les accueillir.
C’est le 21 novembre 1892 que se fait l’entrée solennelle dans le premier couvent qui servira en même temps, d’hospice, d’orphelinat et… quoi encore…
Le bois crépite et réchauffe la maison. La charité qui unit les sœurs crée à leur insu un climat propice à attirer les personnes en quête de réconfort.
Les portes de l’hôpital ne tarderont pas à s’ouvrir pour accueillir toutes les misères humaines qui se présenteront sur le seuil de leur maison.
Julienne Gosselin, ndps